Il faut se rendre à l’évidence, les entreprises françaises n’ont pas toutes le même degré d’implication envers le numérique. Qui concerne pourtant toute l’économie.
Première réalité :
Le taux très bas de l’importance, et donc de l’usage des réseaux sociaux en France (17%) versus les autres pays, d’Europe et du monde, constitue un indicateur.
Comment expliquer cela, puisque sur le marché des technologies, nous nous positionnons sous le signe de la croissance, pour les entreprises éditrices de logiciels, les hébergeurs, les centres de stockage de données, etc.. Sans parler de notre représentation massive au CES -Consumer Electronics Show de Las Vegas (le plus grand salon de l’électronique au monde) car avec 160 entreprises, la France était le premier pays représenté d’Europe !
La France se trouve au 5ème rang pour l’usage des smartphones et tablettes, et au 8ème pour l’usage des services en ligne. Cela s’explique aussi par la qualité de l’infrastructure haut débit : avec une première position, en matière de pénétration de l’Internet fixe.
Et pourtant.. Un décalage s’est créé entre l’adoption du numérique par les particuliers et celui des entreprises.
Premier obstacle : les études révèlent des difficultés organisationnelles pour 45 % d’entre elles, inhérentes à des rigidités structurelles. Les organisations segmentées, historiquement, freinent la transformation numérique. (Et qui sait, toute transformation, quelle qu’elle soit ?)
Le deuxième point invoqué, sont les lacunes en matière de compétences numériques : 31 % des entreprises font état de difficultés à embaucher des talents dans le numérique.
La mise en place d’une plateforme définissant les acteurs et les métiers du numérique serait une réponse (je travaille sur ce dossier 🙂
Puis, un manque de marge de manoeuvre financière. (Etude Mac Kinsey : « Accélérer la mutation numérique des entreprises »)
Les grands groupes, éminemment conscients de l’évolution de leur business, -ce n’est plus un produit que l’on vante, mais un service, une relation client -n’ont pas tous attendus l’émergence d’entreprises agiles pour être bousculés, ou pire, mis en danger. D’ailleurs, ces petites structures utilisent naturellement l’outil digital comme vecteur de diffusion, de vente, et leur culture numérique n’est pas un sujet.
Pour les autres, sceptiques sur l' »intégration du numérique », les dirigeants déclinent les arguments suivants :
-« Nous ne sommes pas concernés, dans notre métier »
-« On fait déjà ce qu’il faut »
(et plein d’autres affirmations de déni dans cet excellent article de Nicolas Colin : http://tinyurl.com/od8umlo )
Pour en revenir sur le premier point, culturel, presque comportemental, je constate que tous les managers n’ont pas ce frein. D’autres patrons, par esprit entreprenarial, par nature ? .. En tout cas conscients de l’importance de maintenir une dynamique, ou avec le souhait de rester en phase, prouvent leur motivation, et avancent efficacement dans des actes de transformation. Ils n’ont de cesse de s’adapter à leur environnement commercial, leur clientèle (ce n’est pas forcément la notion de la cohésion de leurs équipes qui les animent, so !), et effectuent clairement cette bascule. Ils s’interrogent, sollicitent conseils et accompagnement avec beaucoup d’énergie, qui me semble propre à leur fonction.
Ensuite, chaque structure acquiert et fabrique ses compétences. Ce qui importe, c’est l’initiative, et l’expérience qui en résulte. Créer des interactions, une synergie des collaborations, pour établir des process cohérents, toute action étant alors optimisée, plus performante.
Entrepreneurs, seriez-vous des Princesses endormies,
qui attendent un baiser magique, pour vous réveiller ?